CHALEUR DU MONDE


Il fut donné à Gatorlan’ d’éprouver un tendre sentiment pour Yorla de la tribu des jolies buses. Il en fut tout retourné car le père de celle-ci ne l’entendait pas de cette oreille mais de l’autre, celle qui est bouchée avec du persil frisé.

Gatorlan’, brave devant les braves, possédait comme chacun sait le pouvoir de magie.
Le pouvoir de magie de changer les cœurs de pierre en muscles palpitants et suaves. Les abrutis, il les changeait en tête de veau et lui, généreux devant les généreux, apportait la vinaigrette. Que fit-il quand « triple buse » le père de Yorla vint le trouver pour l’admonester, au moins, lui secouer les puces au plus,
le rayer de la carte aussi, tant qu’à faire !?

Formidable devant les formidables, il souleva la pierre que vous voyez là toute chargée de signes ésotériques, par lui gravés et toute chargée aussi de kilogrammes, la souleva au-dessus du père qui ahuri la vit s’écraser sur sa noble personne, plus rapidement même que le fait d’y penser. Madoué vinaigrette ! Une tête de veau lui poussa sur les épaules qu’il avait larges. Gatorlan’ se précipita chez Yorla et longuement ils s’épousèrent.

Par magie, le meurtre fut maquillé en accident. Une nombreuse descendance fut accordée aux époux.

Voyons dans ce récit un précieux témoignage des temps obscurs où se livraient de terribles combats pour l’accession aux filles : Toute splendeur et toute sauvegarde.

Chaleur du monde,
Triple buse !!!

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Ronan Suignard